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Bosnie-Herzégovine

La Bosnie-Herzégovine (BiH) est un pays dont l’histoire remonte au milieu du 10eme siècle, devient royaume au 14eme siècle jusqu'à sa conquête par l’Empire Ottoman au 15eme siècle et ensuite entre dans la Monarchie Austro-Hongroise au 19eme siècle jusqu'à son démantèlement après la seconde guerre mondial. Intégré à la république fédérale socialiste de Yougoslavie de laquelle elle vota par referendum son retrait en 1992, point de départ de la guerre. Slobodan Miloseviè voulant créer une grande Serbie conduisant au nettoyage ethnique, que l’on connaît, notamment des Musulmans.

Je reviens à Drago et Anna qui m’ont pris en stop sur la cote Dalmate le 1er février. Anna présente mon passeport en même temps que le leur. Le garde frontière échange deux mots avec eux et voyant qu’ils parlent la langue ne regarde pas un seul passeport. Drago et Anna sont deux retraités, elle Croate et lui de Bosnie. Ils me proposent de passer la nuit chez eux. Ils habitent dans une immense maison dont les trois portails en fer forger (dont un avec le nom de Drago en lettre d’or) pour y accéder annoncent la couleur. En arrivant on fait le tour du terrain en 4x4, un chemin circule entre arbres, rocailles et étangs. Avant cela ils m’ont emmené dans une pizzeria ou je goûte le vin de BiH que je n’aime pas. En hôte respectable je leur dis qu’il est bon.

02/01/2007

Le lendemain ils m’emmènent à Meðugorje, un paisible village au milieu des montagnes qui est devenu un lieu de pèlerinage fréquenté par des millions de fidèles venus du monde entier comme Lourdes ou Fatima. Et ce depuis qu’un jour de 1981 six jeunes gens y ont vu la vierge. Les apparitions dureront plusieurs années. Aujourd’hui les apparitions ont cessé, les voyants se sont dispersés et le village s’est transformé en ville avec commerces, vente de souvenirs, hôtels et banques.

Lieu de ferveur incroyable, 2 chemins vont dans la montagne proposant aux fidèles de refaire le chemin de croix en 12 étapes en suivant une iconographie représentant Jésus dans son ultime progression. Les pèlerins parfois pieds nus chantent et se prosternent a chaque étape jusqu’au sommet.

Ces montagnes sont les témoins de phénomènes étranges notamment de cette statue en bronze du Christ qui depuis 5 ans pleure du genou. Des hommes de science se sont penchés sur le phénomène et n’ont pas trouvé d’explication.

Voici un film du genou suintant :

Apres une seconde nuit chez Drago et Anna ou je suis aux petits soins, je me dirige vers Mostar (le 03/02) cette ville connu pour avoir vu son pont plusieurs fois centenaire détruit pendant le conflit de 1992. Sa destruction avait été filmée et diffusée dans le monde entier provoquant une grande indignation.

La Bosnie-Herzégovine est constituée de 2 entitées, la République Serbe (a ne pas confondre avec la Serbie) essentiellement orthodoxe et la Fédération de Bosnie-Herzégovine elle essentiellement Musulmane (Bosniaques) et Chrétienne (Croates)

Mostar a été le théâtre d’affrontements, tout d’abord entre les Bosniaques et les Serbes et après le retrait des Serbes entre Croates et Bosniaques. En 1992 Franjo Tudjman (le président Croate d’alors) et Slobodan Miloseviè ayant fomenté le partage de la BiH, ils appuyèrent les sécessionnistes, Croates d’Herzégovine pour l’un et Serbes de Bosnie pour l’autre.

Mostar garde des traces de ces affrontements. Tant sur les bâtiments que dans la constitution de la ville. L’Ouest, Bosniaque et l’Est, Croate sont séparés par ce qui fut le front pendant le conflit. L’automobiliste qui m’y dépose me fait faire un tour dans les parties du l’ancien front non encore restaurées. Ce front est la limite actuelle entre la partie Bosniaque et la partie Croates.

Aner un jeune Musulman me parlera de la vie a Mostar : « On ne se mélange pas avec les Croates. Bien sur, je peux aller de l’autre coté mais je n’aime pas ça et les Croates non plus ….Les Croates pendant la guerre ont déplacé des groupes entiers de Bosniaques dans le but de nous affaiblir, ce qui fait qu’aujourd’hui beaucoup d’entre nous avons de la famille dispersé dans le monde. J’ai plusieurs cousins dans les pays Scandinaves. J’ai essayé d’aller les rejoindre pour travailler là-bas et ramener de l’argent ici car on ne trouve pas de travail ici. Le travail il est du coté Croate et si je me présente, avec mon nom Musulman, je ne suis pas pris. Les Croates ils ont le droit de circuler librement en Europe, ils ont la double nationalité, de Croatie et de BiH. Mais moi on m’a refusé le visa pour travailler à l’étranger. »

Plein de rêve de voyage dans la tête Aner me permet de me rendre compte de la chance que j’ai de circuler librement a travers le monde.

Il m’accompagnera à ma chambre. On traverse la vieille ville vers le quartier ou j’ai ma chambre.

« _Tiens y’a quelque chose qui brûle là-bas, Aner ? »

« _C’est rien ça brûle souvent par ici. »

On passe devant des enfants qui s’amusent du spectacle d’une poubelle en feu qui éclaire la rue d’un ton jaune orangé.

Jusqu’en 2004 la ville avait plusieurs maires. Un processus de réunification est en cours avec entre autres choses la mise en place d’une seule mairie. Ce processus est long et prendra plusieurs années avant que la guerre, finie depuis 12 ans seulement, ne quitte les esprits.

Apres deux jours a Mostar ou je reste dans une chambre louée dans le vieux village je me dirige vers Sarajevo en stop.

05/02 La route qui y mène, serpente dans la montagne le long de la couleur menthe de la « Déesse qui coule », traduction du nom de la rivière Neretva.

Sarajevo du subir le siège le plus long de l’histoire moderne de mai1992 a février 1996 isolée par les troupes Serbes postées sur les montagnes entourant la capitale. Avec Jérôme qui revient d’Inde par la route on s’invite au musée du tunnel construit dès 1992 sous l’aéroport pour ravitailler la ville assiégée. Le musée étant fermé, on en fait le tour et visite la partie extérieure.

Moins marqué que Mostar, Sarajevo présente tout de même ça et la des bâtiments éventrés et des traces d’explosions sur le bitume. La séparation que présente Mostar n’est pas présente ici ou toutes les communautés se côtoient, on y verra église orthodoxe, Cathédrale, Mosquées et Temple Juif.

Un musulman me dira qu’il y a une parole ici qui dit : « On pardonne mais on oublie pas » me parlant des relations qu’ils peuvent avoir avec les Serbes ou les Croates. «
Ce n’est pas que nous voulions qu’ils se sentent coupables de quoi que ce soit, mais maintenant cela fait partie de notre histoire.»

Mon statut change progressivement. De voyageur vagabond je suis considéré par une certaine catégorie de personne comme un touriste plein d’oseille. Et je pense que plus vers l’est j’irai et plus ce phénomène s’accentuera.

Je passe sur le pont Latin près duquel un jour de juin 1914 l’héritier au trône d’Autriche Hongrie François-Ferdinand se fera assassiner, étincelle qui allumera la poudre de la première guerre.

Apres 4 nuits dans l’auberge Ljubicice et avoir visité la ville et les prothésistes je me décide à partir de Sarajevo. J’emmène mon sac avec moi en me mettant dans un cyber café. J’y passe la journée et la soirée. A la fermeture, je retourne à l’auberge mais trouve porte close. Je marche alors en dehors de la ville car, comme indique un prospectus sur Sarajevo, « Ici comme nulle part ailleurs on n’entre et ne on sort de la ville aussi facilement sans passer par une banlieue ». Je me trouve donc en quelques pas sur des chemins où je n’ai que l’embarras du choix pour sélectionner la ruine qui m’accueillera pour la nuit.


...la suite dans le livre de cette aventure. Je commande mon exemplaire



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